Nous voici de retour! Cet article revient sur les semis et plantations successives faits dans nos jardins depuis la première semaine de mars, date à laquelle nos ateliers jardinage ont repris. Vous y trouverez des exemples de compagnonnages, nos créations “DIY” et même des précisions à propos de l’histoire de la fève.
A la manière des bourgeons et des premières fleurs, les participants des îlots de la santé apparaissent au jardin en ce début mars. En vérité, voici déjà trois semaines qu’ils s’y affairent. Un rapide travail du sol et voilà déjà les premières planches de culture prêtes à être semées ! Vous avez dit « rapide » ? En effet ! Recouvertes d’une abondante couche de fumier depuis fin octobre, les planches de culture ont largement bénéficié de la décomposition de la matière organique. Ajoutez à cela un apport de compost à chaque printemps et vous obtenez une terre noire riche et fertile.
C’est donc un sol plein de vie qui accueille les premiers semis de poireaux, panais, pois provençal, carottes Touchon ainsi que deux variétés de fèves (le tout protégé par un voile de forçage). L’une d’entre elles n’est autre que la White Windsor (variété anglaise, vous l’aurez peut-être deviné ?), une variété ancienne remontant à 1895. L’image ci-dessous a été prise quelques semaines plus tard, une fois le voile de forçage retiré.
Avoir la fève
La fève a de tous temps été très appréciée pour sa saveur et ses qualités de production. Originaire du Proche-Orient, elle a longtemps été consommée comme le sont les céréales : séchée et broyée en farine. Riche en protéines, elle est l’un des premiers légumes ‘riches’ que l’on consomme à la sortie de l’hiver. Symbole d’abondance et de fécondité, elle se glissera, symboliquement dans les galettes de l’Épiphanie (elle est même interdite de consommation chez les Pythagoriciens car elle contient selon eux l’âme des morts). La raison est simple : la fève, tout comme l’œuf, contient un embryon qui, en vieillissant, donne la vie. C’est aussi le premier légume à pousser au printemps. Les recettes de la galette des rois varient selon les pays et les régions mais une chose les unit : le partage. Sur l’image qui précède, vous pouvez voir des salades entre les rangs de fèves. En poussant, elles feront office de couvre-sol, évitant ainsi l’asséchement de l’espace central (et son désherbage!) et profiteront à la fois d’un léger ombrage et d’un effet brise-vent apportés par les fèves
Châssis et choux : pas que des salades !
Nos participants ont eu l’occasion de mettre en place un châssis nantais sur mesure, mini-serre chère à nos grands-parents jardiniers. Celle-ci a été conçue à partir d’un dessus de table en verre sauvé in extremis de la déchèterie. Le cadre a été construit à dimension avec des matériaux de récupération. L’idée est de créer un micro-climat chaud. Comme vous pouvez le voir sur les images, le fond est un lit de broyat (pour éviter la pousse des adventices) recouvert de fumier (pour augmenter la chaleur ambiante). Le tout a été entouré de broyat de roseau.
Le châssis nous sert de chambre d’acclimatation. En effet, le choc thermique entre la chaleur ambiante de la serre et le froid des jardins (surtout ces dernières semaines) permet aux plants de s’habituer progressivement à leur vie extérieure. Nos vedettes de la semaine sont en photo : choux cabus et laitue « pommée express ». C’est aussi l’occasion de planter nos choux-fleur. Ces deux cultures sont gourmandes en eau, c’est pourquoi nous avons décidé de laisser le paillage de broyat de roseaux en place. Il est normalement d’usage de retirer de dernier au printemps pour que la terre se réchauffe. Cependant, nos ressources en eau sur les jardins sont limitées. Il a donc fallu faire un choix. L’ensemble des choux a été recouvert d’un voile de forçage afin de les préserver de l’appétit féroce de nos amis à plume (tourterelles) et à poil (les lièvres).
Un exemple de compagnonnage
Comme vous pouvez le voir sur l’image ci-dessous, des cosmos ont été plantés entre les choux : un voisinage plutôt intéressant. En effet, les fleurs attirent la piéride du chou qui y dépose ses œufs, épargnant ainsi nos amis crucifères. Petit bémol : les cosmos auraient dû être plantés après les dernières gelées (nous étions loin d’imaginer avoir des températures aussi basses lors des dernières semaines).
Les oignons se mêlent aux patates
Quoiqu’un peu tard, nous avons planté trois sortes d’oignons cette année et une variété d’échalotes : “Red Baron” pour les rouges, “paille des vertus” et “Sturon” pour les jaunes. Étant donné la quantité importante de bulbilles, nous avons pris la décision de créer un plantoir adapté. Deux triangles isocèles, chacun espacé de 10cm permettent de planter serré. L’espacement facilite le désherbage d’une part et assure l’optimisation du nombre d’oignons sans altérer leur croissance. Enfin, ceux-ci ont été mis le long des planches de chou et des futures planches de culture des tomates pour son effet répulsif contre certains ravageurs, mouche du chou et pucerons. Encore un bel exemple de compagnonnage !
La semaine suivante, alors que les lilas sont en fleur, nous nous attelons à la plantation des pomme de terre suivant ainsi le vieil adage “à la floraison des lilas, on plante les pommes de terre”. Pourquoi ? Nul ne sait… Peut-être que cette originaire des Andes aime une certaine douceur et des conditions hygrométriques proches de celles du printemps? Deux variétés sont à l’honneur dans nos jardins : la “Chérie” (peau rouge, à chair ferme qui peut se récolter en primeur) et la “Mona Lisa” (variété néerlandaise à chair tendre au rendement élevé et résistante au mildiou)
A bientôt pour de nouvelles aventures printanières. En attendant, voici quelques photos de fleurs et arbustes de nos jardins (sauvages ou plantés). Les reconnaissez-vous?